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L'enfant de La Goulette
5 mai 2014

A la mémoire d'un âne mort…

ane

Sur une route de campagne, Aâron le riche marchand d’étoffes ambulant, vit au loin la montagne, dernier rempart avant la ville. ‘…Aaaah… !’ Se dit- t-il ‘…

Dans quatre heures, enfin nous y serons, mon cher et bien aimé âne*… !

’ L’âne en question, comme grosse mule chargée,  n’avait point ni matin ni midi depuis déjeuné.  

Son ânier et patron, bèjaois de surcroit, crétin bien avare rat radin et ragondin, en toutes deux fonctions, accumulait, pour épargne assurée.

 Il poussait son avarice et mesquinerie en entretenant son âne :

 Ainsi ‘…Tu peux bien attendre encore une heure, mon ami, mes charges sont trop lourdes, ne t’inquiète pas, la seconde heure te nourrira… !

’ L’âne de la fable très cher à Monsieur Jean de la Fontaine par un Hi han presque comateux, il remerciait la teigne.

La seconde heure arrive mais rien sous la dent du frustré, tandis que l’obèse, sur le dos de son serviteur gloutonnait et  buvait à en presque mourir quand soudain, la pauvre bête, harassée et fatiguée mit son flanc sur le coté, jetant à bas le laid.

L’âne mourut de faim et de soif après milles soupirs vains.

Sa troisième heure fut fatale, tââlâât rouhou fi oust el tniyé.*

 Riches étoffes d’Inde, rubans d’Ispahan, boutons catalans sur la poussière s’étalèrent sous le dernier râle de l’HI HAN.

L’autre se griffant les joues, à gosier humide ululant sautillant comme cabri ou (kabrou tayah) pleurant et gémissant, non point la mort de son âne mais la perte de ses tissus, en fit tellement que le ciel agacé se mit aussi à pleurer comme jamais depuis tant d’années. La pente sablonneuse se transforma en boue.

Notre homme prit au dépourvu cherchait refuges et abris.  Tout en injuriant contre ses éléments qui n’ont fait qu’empirer les choses.

Plus il courrait et plus d’un éclair le poursuivait. Plus, il courait et plus la boue s’accumulait sous ses pieds. A tel point que boue et vase retenaient son lever de pied. A tel point que pluie, boue vase s’allièrent pour emporter notre triste sire dans la rivière qui l’emporta.

 Mécréants de tous bords… Avares, mechhaines…

Misérables… « Les bêtes d’abord, de nous dépend leur repas…. ! Et leur mort… !’

Albert Siméoni

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